vendredi 1 mai 2015

A coeur ouvert : Se réorienter, pour trouver sa voie ou pour faire plaisir aux gens ?



Coucou tout le monde,

En ce vendredi 1er mai, fête du travail, j'ai décidé de vous faire part d'une décision que j'ai prise il y a peu. Cette décision est réfléchie depuis bien longtemps, j'ai aussi pesé le pour et le contre, mais j'ai gardé ça pour moi pendant longtemps. Même mes parents n'étaient pas au courant jusqu'il y a peu. Je voulais vraiment vous en parler car c'est une décision importante pour moi, pour mon avenir et extérioriser me fait du bien en ce moment. J'ai l'habitude de mettre des petites touches d'humour dans mes articles, de plaisanter mais, pour celui-ci, j'ai décidé de parler sérieusement. Laissons, cependant, un peu de suspense et plantons le décor de ma petite vie de jeune adulte de 24 printemps.

Comme vous le savez, j'ai un diplôme du secondaire en agent d'accueil et tourisme ainsi que le même équivalent en esthétique. Après les secondaires, j'ai décidé de débuter des études pour réaliser mon rêve de gosse: être professeur de langues. J'ai commencé l'anglais très tôt grâce à mon papa et j'ai directement accroché avec la langue de Shakespeare. Depuis, mon amour pour cette langue n'a cessé de croître. J'ai donc commencé un cursus pour être prof d'anglais et néerlandais. Je n'aime pas forcément la seconde langue mais je n'avais pas trop le choix. Ma première année ayant été scabreuse (je n'ai pas beaucoup bossé), j'ai du la recommencer et j'ai également changé d'école supérieure, pensant que ça allait mieux se passer. Jeune idéaliste que j'étais (j'avais 19 ans), j'ai donc refait une seconde première année où j'ai bossé comme une dingue en néerlandais au point où je n'avais plus aucune vie sociale. A la fin de mes stages, mes professeurs m'ont annoncé que "ce n'était plus possible". A ce moment-là, ma vie était finie. Je sais que ça peut paraître idiot mais je l'ai vraiment cru et je crois que je garderais à jamais des traces de cet échec: à cause du néerlandais et de maîtres de stage tellement frustrées parce que les gosses préféraient quand je donnais cours (c'est sûr que jouer, bouger, c'est plus sympa que rester assise sur une chaise à écouter le prof déblatérer son cours), j'ai du renoncer à devenir prof de langues. Je ne vous cache pas, j'ai versé énormément de larmes. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré pendant l'été. Avec mes parents, j'ai pris la décision de continuer dans l'enseignement. JE SAIS que je suis faite pour ce métier parce qu'il n'y a qu'avec des adolescents et des gosses que je me sens bien. En septembre 2011, j'ai commencé des études d'institutrice maternelle et j'adorais ça. Et puis, rebelotte. Pour le coup, ce n'était pas moi le problème mais ma maître de stage et ma prof de sciences qui n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la matière que je devais présenter aux enfants. Je me suis tellement fait un sang d'encre que j'ai perdu 7 kilos en 1 mois et 1/2, jusqu'à ce que mon père décide de mettre un halte là. 

Un nouvel échec. Et je suis rentrée en dépression. Après ça, j'ai commencé à chercher un boulot, en vain. Sous la pression du Forem (Pôle Emploi belge), j'ai commencé des études d'esthétique (c'était ça ou je devais aller faire des ménages). J'ai toujours aimé l'esthétique mais il est vrai qu'être dans une classe remplie de nanas, ça n'était pas mon truc, moi qui était tout le temps fourrée avec des mecs. Et puis, finalement, je suis tombée sur des copines super, franches, simples et ouvertes. Bien sûr, il y avait des hauts et des bas mais en général, l'ambiance était bon enfant. Et puis, sans avoir fait ces études, jamais je n'aurais rencontré une amie qui est bien plus qu'une amie, qui est comme ma petite soeur. En juin dernier, et après deux ans d'études, je suis ENFIN diplômée. C'est là que commence la vraie vie: chercher et trouver un boulot. 

Honnêtement, je ne pensais pas que ça allait être si difficile. Sans ces plans à la con, j'aurais déjà eu un boulot, mais non, pour bosser, faut avoir eu 2 ans de chômage... Il y a moins d'un mois, j'ai fait une grosse crise de nerfs: je n'en pouvais plus. Chercher du boulot depuis dix mois, se voir refuser un boulot de réceptionniste parce que je n'ai pas cette putain d'expérience, j'en ai eu ras le bol. J'en ai ras le bol de cette société qui empêche les jeunes de bosser (qui ne nous donne surtout pas DU TOUT envie) et qui force les retraités qui ont bossé toute leur vie à se tuer au travail à 70 balais. Je sais qu'une gamine de 24 ans ne pourra rien y faire mais en parler me fait du bien. Enfin, depuis quelques semaines, l'idée de reprendre des études en cours du soir me trotte dans la tête. Mais que faire ? La question ne se posait même pas: je veux bosser dans l'enseignement. Je ne troquerais pas mon rêve contre un boulot que je ne veux pas faire. J'ai décidé de vivre mon rêve à fond, que ça plaise aux gens ou non. C'est MA vie. Et, si comme moi vous avez des doutes, dites-vous qu'on ne vit qu'une fois, qu'on est jeunes qu'une fois et que personne d'autre que vous ne peut décider de ce qui est bon pour votre futur. OUI, je veux bosser, je veux gagner de l'argent pour avancer mais je vois très bien que les deux métiers que j'ai déjà ne me mèneront à RIEN. Le tourisme et l'esthétique sont deux secteurs complètement bouchés. J'aimerais bien sûr devenir indépendante et ouvrir mon institut mais ce n'est pas possible sans argent, impossible à avoir sans boulot, que je n'ai pas. Et pour la première fois de ma vie, je me suis imposée devant mes parents et la personne qui me suit au Forem: je ferais ce Bac en éducatrice spécialisée (le Bac en Belgique n'a rien à voir avec le Bac en France ;)), qu'ils le veuillent ou non. Des questions comme: "comment ça se passe pour chercher du boulot ?" "le minerval?" "quel horaire faire?" restent encore à éclaircir.  Je tiens à préciser que je ne reprends pas des études en haute école mais un Bac dans une école de promotion sociale, en soirée ou en journée, ça reste encore à voir, si j'ai un boulot d'ici septembre ou pas, etc...  Mais le but est là. Normalement, je retrouve les bancs de l'école en septembre, pour trois ans.

Tout ça pour dire que, que vous ayez vingt, vingt-cinq, quarante ans, il n'est JAMAIS trop tard pour décider de prendre votre vie en main. Je me dis souvent: "et si tu ne fais pas un boulot que t'aimes, tes gosses vont penser quoi de toi ? Comment peux-tu leur dire de vivre leur rêve alors que toi, tu ne l'as pas fait?". Je n'ai pas envie d'être maman et d'être une frustrée de la vie comme ces connasses (je n'ai pas peur de le dire) qui m'ont fait échoué. Je ne peux peut-être plus être prof de langues mais je bosserais là où elles bossent, je leur prouverais qu'être proche des élèves, c'est important et que leur gueuler dessus ne sert à RIEN. Je prouverais à cette prof de néerlandais qui m'a dit: "tu n'arriveras jamais à rien" qu'elle a tord. Je veux que mes parents soient fiers de moi, de voir que malgré les difficultés, j'ai réussi. Je veux être fière de moi. Et je veux que ma mamy, mon ange gardien, mon étoile à qui j'ai promis d'être heureuse et de faire ce que j'aimais, puisse l'être aussi. J'aurais 27 ans quand j'aurais fini ces études mais je m'en fiche. Certes, j'ai envie de bosser mais je ne veux pas rentrer en dépression à cause d'un travail que je n'aime pas. Prendre le taureau par les cornes, vivre mes rêves et avancer, telles sont mes devises.

J'ai conscience que cet article est long mais j'avais besoin de vous écrire. Si vous vous sentez mal, que vous êtes fatigués, que votre boulot ne vous plait pas ou simplement,  que vous avez un coup de mou, n'oubliez pas une chose: "À mon avis, les tragédies ça fait partie de la vie, on va pas baisser les bras parce qu'on est malheureux. Je me suis rendu compte d'une chose, quand on vous brise le cœur, il faut se battre de toutes ses forces et s'accrocher à la vie, parce qu'elle continue quoiqu'il arrive et cette douleur qui vous déchire fait partie de la vie aussi tout comme la peur et le mal être. Toutes ces sensations qui sont là pour nous rappeler que les choses s'arrangeront, ça vaut le coup de continuer à se battre. " Et puis, le fameux "Je suis le maître de mon destin, le capitaine de mon âme". Si vous ne faites rien pour arranger les choses, personne ne le fera pour vous :).

Merci.


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